Finance et assurance,un ménage conflictuel
Cette tempête au sommet de la pyramide qui secoue aujourd'hui AIG, Prudential, Converium et autres places fortes de l'assurance, ne peut être interprétée ni comme un épisode de plus dans le feuilleton judiciaire qui secoue le secteur outre-atlantique, ni comme un simple accident de parcours de dirigeants en manque de résultats.
Par sa brutalité même, cette actualité qui n'épargne aucun cadre, quels que soient ses mérites passés, nous rappelle que le marché ne respecte qu'une loi: celle du résultat. C'est au nom de cette dictature du résultat que l'on va élaborer une nouvelle théorie du management fondée sur la bonne gouvernance, la transparence et autres concepts de l'économie libérale.
Aujourd'hui, les professionnels de l'assurance se retrouvent sacrifiés sur l'autel du rendement par ces mêmes marchés financiers auxquels ils ont fait appel, par le passé, pour développer leurs affaires.
Exit donc les valeurs fondamentales des assureurs basées sur le long terme, la relation privilégiée avec le client, la proximité… Désormais, pour les financiers, l'assurance est un produit comme un autre, synonyme de haut rendement. Et, comme, à l'évidence, il n'y a aucune raison objective pour que l'étau des financiers se desserre, les assureurs continueront à payer la note.