L’assurabilité des risques extrêmes
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En un mois, du 17 août au 16 septembre 2017, trois cyclones de force 4 et 5, Harvey, Irma et Maria ont causé plus de 400 milliards USD de dommages économiques aux Etats-Unis. A ce montant s’ajoutent les pertes des îles des Caraïbes dont certaines ont été pratiquement rasées.
D’origine humaine ou naturelle, les causes de ces événements atmosphériques extrêmes se combinent les unes aux autres. La majorité des experts s’accorde à dire que les risques sont aggravés par la concordance du changement climatique avec l’évolution démographique et socio-économique.
Le nombre de catastrophes naturelles est passé d’une moyenne de 21 événements au cours de la décennie 1950 -1959 à 57 pour celle de 1996-2005. Au cours des périodes considérées, le montant des pertes économiques provoquées par ces événements a bondi d’une moyenne annuelle de 48 milliards USD à 572 milliards USD. Les pertes assurées associées à ces catastrophes climatiques doublent à chaque décennie.
Du fait de sa position sur l’échiquier économique, l’assurance se trouve en première ligne face à ces calamités. Elle est de plus en plus sollicitée pour prendre en charge des risques devenus difficilement assurables. Les phénomènes climatiques, vagues de chaleur ou de froid intense, sécheresse, inondations, ouragans qui se reproduisent invariablement aux mêmes endroits avec une intensité croissante deviennent des risques certains qui remettent en cause le modèle économique de l’assurance basé sur l’aléa.
Les assureurs seront acculés un jour ou l’autre à se positionner clairement face à ces phénomènes climatiques extrêmes qui menacent leur rentabilité et par la même leur existence.