Atlas Magazine Mai 2005

Sécheresse : La mort en silence

Conséquence du réchauffement de la planète, les dérives climatiques ont érigé les catastrophes naturelles au rang de fléau majeur de notre époque. Elles sont aussi une des causes des pertes pour l’industrie de l’assurance.

Pour s’en prémunir, les pays industrialisés ont investi des budgets considérables dans la mise en œuvre de systèmes de prévention et d’alerte ainsi que d’instruments de mesure qui ont fait la preuve de leur efficacité.

Mais force est de constater que ces dispositifs sont essentiellement focalisés sur les risques spécifiques aux pays riches: cyclones, typhons, séismes et sur certaines régions à enjeux économiques.

La sur-médiatisation de ces évènements leur confère une dimension spectaculaire. Pourtant, il n’y a pas que les tsunamis et les tremblements de terre qui tuent et ruinent.

La sécheresse est un fléau tout aussi dévastateur mais qui ne semble pouvoir mobiliser, au mieux , que les organisations humanitaires. Après la grande famine de 1984 et ses millions de victimes, l’Ethiopie risque, à nouveau, de payer un lourd tribut aux aléas climatiques. On évoque, déjà pour 2006, des pertes de l’ordre de 1,6 milliards USD.

Comme en Ethiopie, la majorité de la population mondiale doit sa survie à l’agriculture. Or, il suffit d’une année de grave sécheresse ou d’une invasion de criquets pèlerins pour que les récoltes soient perdues et les hommes condamnés à une mort en silence.

A l’instar du Maroc qui a introduit une assurance pour couvrir sa production céréalière, les pays émergents les plus exposés au risque sécheresse doivent mettre en place des systèmes d’indemnisation qui éviteraient la ruine d’un secteur vital de leur économie.

Il existe là un créneau de développement pour les assureurs, à condition, bien entendu, que ceux-ci acceptent de s’y investir.

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