Catastrophes naturelles de 2001 à 2016 : répartition des risques par région

Les catastrophes naturelles affectent fréquemment plusieurs parties du globe. Ouragans aux Etats Unis et aux Caraïbes, séismes et tsunamis au Japon et en Asie, inondations et glissements de terrains en Europe et en Amérique Latine, sans oublier la sécheresse en Afrique de l’est.

Aucune zone n’est à l’abri des catastrophes climatiques avec toutefois un niveau d’exposition aux risques différent.

Répartition des catastrophes naturelles : les tremblements de terre

risque tremblements de terre

Selon les chercheurs de l’Institut de Physique du Globe de Paris (IPGP), on recense par année, au niveau mondial, près de 150 secousses telluriques de magnitude supérieure à 6 sur l’échelle de Richter. Deux séismes de magnitude supérieure ou égale à 7 se produisent tous les ans dans des régions habitées.

Les zones à risque se trouvent dans les pays riverains de la plaque pacifique, avec à l’est les Etats-Unis, l’Amérique Centrale et Latine. A l’ouest de cette même plaque, on peut citer le Japon, la Chine, Taiwan, les Philippines, l’Indonésie et la Nouvelle Zélande.

La zone de convergence entre l’Afrique, l’Eurasie, l’Inde, les pays du pourtour méditerranéen, la Turquie, l’Asie centrale, l’Iran, le Pakistan, l’Afghanistan, le nord de l’Inde et la Chine constitue le deuxième foyer de risques sismiques de grande ampleur.

En Asie, le nord de l’Inde, le Pakistan et l’Indonésie sont particulièrement exposés à un risque tellurique majeur. La convergence des plaques tectoniques, la forte concentration humaine et les habitations non conformes aux normes antisismiques expliquent ce niveau élevé d’exposition propre à l’Asie.

Des événements sismiques majeurs sont également redoutés dans les arcs volcaniques des Antilles et des Caraïbes.

A l’exception des Etats-Unis et du Japon, les pays hautement vulnérables aux séismes qu’ils soient développés, émergents ou pauvres ne possèdent pas de dispositifs de prévention et d’assurance suffisamment sophistiqués contre ce type de catastrophe.

En 2016, les tremblements de terre survenus à Taïwan, au Japon, en Equateur, en Italie et en Nouvelle-Zélande ont causé 40 milliards USD de pertes économiques, pour seulement 7,41 milliards USD de pertes assurées. Le séisme qui a ravagé le centre de l’Italie en août 2016 a provoqué 5,6 milliards USD de dégâts. Les pertes à la charge des assureurs ne sont que de 320 millions USD. Il est à noter qu’en Italie, pays fortement exposé à ce genre d’aléas, seul 1% des habitations sont assurées contre les séismes.

Le tremblement de terre le plus onéreux en 2016 reste celui de Kumamoto (Japon). Le séisme a causé, à lui seul, près de 20 milliards USD(1) de dommages économiques dont 5 milliards USD de pertes assurées.

Le risque de tsunami

Les tsunamis ou raz de marée sont directement liés aux séismes. Ils se déclenchent après le déplacement brutal du plancher océanique. C’est en Asie que l’on enregistre les tsunamis les plus dévastateurs. Celui du 26 décembre 2004 a causé, à lui seul, la mort d’environ 230 000 personnes. A Fukushima (Japon), le séisme et le tsunami qui a suivi ont fait plus de 16 000 morts le 11 mars 2011.

Prévention des tremblements de terre et tsunamis

risque tsunami

La prévision à court terme d’un séisme est impossible. Néanmoins, à moyen et long termes, les données historiques et la surveillance des failles actives peuvent permettre d’évaluer la probabilité et la fréquence de survenance d’une secousse dans une région donnée.

Plusieurs pays à l’instar du Japon et des Etats Unis, disposent d’instruments sophistiqués d’observation des mouvements de la croûte terrestre. Les systèmes d’alerte développés permettent de détecter un tremblement de terre quelques secondes avant l’arrivée de l’onde sismique. Un laps de temps très court mais qui peut suffire par exemple à couper l’électricité dans les zones menacées.

Répartition des catastrophes naturelles : les inondations

Les inondations figurent parmi les aléas naturels les plus fréquents et les plus meurtriers dans le monde. Selon le Digital Water Atlas, ces événements sont responsables de plus de 60 % des décès liés aux catastrophes naturelles. L’Asie est la région la plus exposée à ce risque. La mousson d’été est à l’origine d’inondations catastrophiques dans cette région.

La mousson touche principalement les zones tropicales d’Afrique, de l’océan Indien et de l’Asie du sud. Elle provoque des pluies torrentielles qui inondent les villes et ravagent les récoltes. Les fortes précipitations apportées par les cyclones sont également à l’origine des inondations, notamment au sud-est et à l’ouest des Etats-Unis et au Mexique.

L’Europe figure également parmi les régions les plus vulnérables. Le vieux continent a connu ces dernières années une météo particulièrement instable. De fortes précipitations, associées à des températures plus douces qu’à l’accoutumée, ont donné lieu à plusieurs inondations. En décembre 2015, l’Ecosse, le nord de l’Angleterre et le Pays de Galles ont connu les précipitations les plus importantes survenues dans ces régions depuis les 20 dernières années. Fin mai 2016, des pluies torrentielles se sont abattues sur le centre et le nord de la France provoquant le débordement de nombreux cours d’eau. La Seine a alors atteint son niveau le plus élevé depuis 1982.

Les régions méditerranéennes sont aussi exposées aux inondations. Le sud de l’Europe et l’Afrique du Nord sont des zones très vulnérables.

En Amérique Latine, de fortes inondations sont enregistrées chaque année pendant la saison des pluies qui s’étend de septembre à février causant des glissements de terrain.

La neige constitue également un risque d’inondation, notamment dans les pays du nord de l’Europe. La fonte des neiges qui se produit généralement au printemps augmente considérablement la quantité des eaux de ruissellement, phénomène qui peut entrainer des inondations.

Carte des régions les plus vulnérables aux inondations

carte inondations par région

Répartition des catastrophes naturelles : les tempêtes et cyclones

Formation et saisonnalité des cyclones, ouragans et typhons

catnat tempêtes cyclones

Les cyclones prennent naissance au-dessus des eaux chaudes de la zone intertropicale. Ils prennent le nom de :

  • ouragan dans l’Atlantique nord et le Pacifique nord-est,
  • typhon en Asie de l’est,
  • cyclone dans les autres bassins océaniques.
risque cyclone

Les cyclones tropicaux sont redoutés pour leur caractère destructeur. Ils sont classés parmi les risques naturels courants. Ils causent chaque année plusieurs milliards de dollars de dégâts et un nombre important de victimes.

Certaines régions sont beaucoup plus affectées que d’autres. L’Asie du sud-est, le Pacifique sud, l’Amérique du nord, l’Amérique centrale, et la côte Est de l’Afrique sont exposées à une activité cyclonique intense.

Selon l’Atlantic Oceanographic, il existe sept principaux bassins de formation des cyclones tropicaux :

Atlantique nord (zone 7) : Ce bassin inclut l’océan Atlantique, la mer des Caraïbes et le Golfe du Mexique. Les États-Unis, le Mexique, l’Amérique centrale, les Caraïbes et le Canada peuvent être affectés par ces cyclones. C’est le bassin le plus étudié par les scientifiques.

Est du Pacifique nord (zone 6) : il s’agit de la deuxième zone la plus active au monde. Les tempêtes qui se développent dans ce bassin peuvent atteindre l’ouest du Mexique, la Californie et l’Amérique centrale.

Pacifique sud (zone 5) : est le siège de variations thermiques connues sous le nom d’El Niño. Ce dernier exerce une influence importante sur le climat, il affecte non seulement les îles de la région mais également d’autres zones du globe. Dans cette région du Pacifique sud, la Nouvelle Zélande figure parmi les îles les plus touchées par les typhons.

Sud-est de l’Océan Indien (zone 4) : les cyclones de cette région affectent généralement l’Australie, la Nouvelle Calédonie et l’Océanie.

Sud-ouest de l’Océan Indien (zone 3) : les perturbations climatiques affectent Madagascar, le Mozambique, l’île de La Réunion, l’île Maurice, les Îles Comores, la Tanzanie et le Kenya.

Pacifique nord-ouest (zone 2) : la zone est connue pour son activité cyclonique qui affecte principalement les Philippines, Taïwan, la Chine et le Japon.

Nord de l’Océan Indien (zone 1) : les cyclones qui se forment dans ce bassin sont historiquement les plus meurtriers. Les pays affectés par ce foyer incluent l’Inde, le Bangladesh, le Sri Lanka et la Thaïlande. Les cyclones formés dans cette région peuvent, dans de rares occasions, atteindre la Péninsule arabique.

Saisonnalité

Toujours selon l’Atlantic Oceanographic, la fréquence de survenance des cyclones tropicaux atteint généralement son maximum vers la fin de l’été, lorsque l’eau des océans est la plus chaude. Chaque bassin a toutefois ses propres caractéristiques saisonnières :

  • dans l’Atlantique nord et le nord-est du Pacifique : la saison des ouragans commence début juin et se termine fin novembre;
  • le nord-ouest du Pacifique produit des cyclones tropicaux toute l’année, avec un nombre peu élevé en février et un pic début septembre ;
  • dans le bassin du nord de l’Océan Indien, les cyclones sont plus fréquents durant la période qui court d’avril à décembre, avec des pics en mai et en novembre ;
  • dans l’hémisphère sud, la formation de cyclones tropicaux commence vers la fin du mois d’octobre et se termine en mai. Les pointes surviennent à la mi-février et début mars.

Conséquences des cyclones

En termes de dommages, les tempêtes tropicales semblent devenir de plus en plus destructrices. Depuis 1990, six des dix plus coûteux ouragans à l’échelle mondiale sont survenus aux États-Unis. Cette recrudescence est principalement due au réchauffement climatique. L’augmentation des capitaux immobiliers et la concentration démographique dans les zones exposées jouent également un rôle dans la hausse de la sinistralité.

Répartition des catastrophes naturelles : la sécheresse

Risque sécheresse par pays en 2040

sécheresse par pays

Les climatologues parlent de sécheresse lorsqu’il y a absence de précipitations durant une longue période. A l’exception des zones polaires la quasi-totalité des pays peut être touchée par cette calamité. Le manque de pluie accompagné de températures élevées caractérise l’état de sècheresse. Ce sont cependant les zones tropicales et subtropicales, caractérisées par un climat aride ou semi-aride, qui sont les plus touchées par ce phénomène.

L’Afrique du Nord, le Moyen-Orient, l’Europe du sud-est, les États-Unis, le Mexique, le Chili, l’Asie centrale, l’Inde, la Chine et l’Océanie restent les zones les plus vulnérables.

D’autres pays, notamment le Chili, la Namibie et le Botswana sont également confrontés au risque sécheresse à cause de la hausse des températures et de la baisse des précipitations.

Même si à l’heure actuelle la Chine, l’Inde et les Etats-Unis sont moins exposés que d’autres à une pénurie d’eau extrême, ils ne sont pas à l’abri d’un scénario catastrophe. Des régions entières de ces pays peuvent voir leurs ressources en eau diminuer de 40 à 70% d’ici 2040.

Le Moyen-Orient, une zone particulièrement exposée à la sécheresse

Selon une étude du World Resources Institute (WRI)(1), le Moyen-Orient sera confronté, au cours des 25 prochaines années, à une pénurie d’eau. La raréfaction des ressources hydriques menace 33 pays dont 14 se situent au Moyen-Orient. Cette situation risque, à long terme, d’aggraverl’instabilité dans cette région.

Bahreïn, le Koweït, le Qatar, les Emirats arabes unis et la Palestine ont un indice de stress hydrique maximal(2). Ils sont suivis de l’Arabie saoudite, du sultanat d’Oman et du Liban.

(1) Un centre de recherche américain sur les questions environnementales.
(2) Celui-ci étant défini par une disponibilité en eau inférieure à 1 700 m3 par an et par habitant.

Conséquences de la sécheresse

risque sécheresse© Oxfam East Africa, CC BY 2.0

Avec le changement climatique, la sécheresse devient un phénomène récurrent. Cet aléa a des répercussions néfastes sur la faune et la flore.
Il provoque l’insécurité alimentaire, la famine, la migration des populations, ainsi que des crises socio-économiques.

La sécheresse peut également être à l’origine de feux de forêts qui dégagent des gaz nocifs polluant l’atmosphère et accentuant l’effet de serre.

Répartition des catastrophes naturelles : les feux de forêts

On dénombre chaque année plus de 60 000(1) feux de forêt dans le monde. Près de 350 millions d’hectares(1) partent annuellement en fumée. Malgré le renforcement des mesures de prévention et de lutte contre les feux de forêt, les surfaces incendiées ont doublé durant les trente dernières années.

La forêt tropicale amazonienne est particulièrement touchée par ce fléau. Environ 8,5 millions d’hectares, soit 3% de la surface du poumon de la terre ont été détruits par les flammes en dix ans.

Contrairement aux idées reçues, les feux de brousse n’affectent pas que les pays chauds, ils surviennent également en été dans les zones subpolaires comme le Canada, la Russie, l’Europe et les Etats-Unis.

A lui seul, le Canada fait face chaque année à environ 8 000 feux de forêt détruisant en moyenne plus de 2,1 millions d’hectares. La moyenne des incendies varie entre les années sèches et celles humides. La foudre est à l’origine de 50% de ces sinistres.

(1)«Les incendies du futur : la sécheresse chronique et l’augmentation des populations à ses lisières» Irstea (Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture.

Conséquence des feux de forêt

Les feux de forêt engendrent la pollution de l’air, le réchauffement climatique, la disparition de la biodiversité et également la perte de vies humaines.

Contrairement aux autres catastrophes précitées, l’homme peut avoir une part de responsabilité directe dans ce type de catastrophe.

Catastrophes naturelles et croissance de l’urbanisation

Le réchauffement climatique, l’accroissement démographique et l’urbanisation rapide ont aggravé l’ampleur des catastrophes naturelles. L’Asie qui abrite 60% de la population mondiale figure parmi les zones les plus vulnérables aux risques climatiques. Les grandes mégapoles de ce continent ont connu plusieurs catastrophes naturelles de grande ampleur durant les dernières années. L’exposition aux risques ne cesse d’augmenter dans la région.

Catastrophes naturelles et inégalités économiques

La cartographie des risques naturels souligne les inégalités économiques et sociales entre les pays. D’un point de vue social, les conséquences des catastrophes naturelles paraissent beaucoup plus liées au niveau de développement des pays qu’au niveau d’exposition aux aléas. C’est dans les pays pauvres que l’on enregistre le nombre le plus élevé de victimes et d’habitations détruites par les catastrophes.

Catastrophes naturelles de 2001 à 2016 : nombre et coût des événements

Montants en milliards USD
AnnéeNombre d’événementsDommages économiquesDommages assurésPart des dommages assurésNombre de victimes
2001111>14,51068,96%22 803
20021304211,427,14%10 729
2003142651624,60%37 821
20041161204638,30%292 800
20051492207835,45%88 083
20061364311,827,40%22 400
200714263,723,336,60%14 630
200813725844,717,30%234 900
2009133502244%9 000
201016719439,820,51%297 127
201117536211030,40%29 000
20121681787139,90%8 984
20131501313728,24%20 201
201419110127,727,72%7 066
2015198822834,15%19 365
20161601504228%6 884
Source: Atlas Magazine et Swiss Re

Les catastrophes naturelles les plus coûteuses pour l’assurance : période 2001 – 2016

Montants en millions USD
DateEvénementPaysNombre de victimesDommages économiques(1)Dommages assurés (2)
08/2005
Ouragan KatrinaEtats-Unis, Golfe du Mexique1 836135 00080 699
03/2011
Séisme déclenchant un tsunamiJapon18 451210 00037 344
10/2012
Ouragan SandyEtats-Unis, les Caraïbes, Canada23770 00030 141
09/2008
Ouragan IkeEtats-Unis, les Caraïbes, Golfe du Mexique19340 00022 577
02/2011
Séisme de ChristchurchNouvelle Zélande18515 00017 072
09/2004
Ouragan IvanEtats-Unis, les Caraïbes, Venezuela11922 00016 417
07/2011
Fortes pluies de mousson, inondations extrêmesThaïlande81530 00016 005
10/2005
Ouragan WilmaEtats-Unis, Mexique, les Caraïbes5320 00015 447
09/2005
Ouragan RitaEtats-Unis, Golfe du Mexique3415 00013 199
07/2012
Sécheresse de la «Corn Belt»Etats-Unis12315 00011 498
08/2004
Ouragan CharleyEtats-Unis, les Caraïbes, Golfe du Mexique3616 00010 033
02/2010
Séisme déclenchant un tsunamiChili56230 0008 804
04/2011
Série de tornades extrêmesEtats-Unis32111 0007 789
05/2011
Série de tornades extrêmesEtats-Unis1779 0007 522
01/2007
Tempête hivernale Kyrill, inondationsEurope du nord5410 0007 057
08/2004
Ouragan FrancesEtats-Unis, Bahamas5010 0006 305
08/2011
Ouragan Irene, inondationsEtats-Unis, Canada, les Caraïbes518 0006 062
09/2010
Séisme de CanterburyNouvelle Zélande5 0805 502
04/2016
Série de tremblements de terreJapon - Kumamoto13720 0005000
09/2004
Ouragan JeanneEtats-Unis, les Caraïbes3 0348 0004 895
06/2001
Tempête AllisonEtats-Unis435 0004 890
09/2004
Typhon SongdaJapon, Corée du Sud457 1704 555
05/2013
InondationsEurope centrale2516 5004 259
05/2003
Tempêtes orageuses, tornadesEtats-Unis51-4 180
09/2016
Ouragan MatthewLes Caraïbes7348 0004 000
07/2013
Tempête de neigeAllemagne, France4 8203 954
01/2009
Tempête hivernale KlausFrance, Espagne257 7403 505
(1) Dommages économiques à la date de la survenance de l’événement
(2) Dommages assurés indexés sur la base de 2016
Source: Swiss Re, Sigma 2017
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