Cartographie 2016 des risques catastrophes naturelles : impact des aléas climatiques
Les grands acteurs de la réassurance comme Swiss Re, Munich Re et les grands courtiers comme Aon publient régulièrement des études sur les régions les plus exposées aux déchaînements de la nature.
Catastrophes naturelles en 2016 : nombre de victimes, montant des dommages et pertes économiques
Selon la revue Sigma, le coût total provisionnel des catastrophes naturelles s’élève en 2016 à 150 milliards USD, en hausse de près de 83% par rapport aux 82 milliards USD de 2015.
Les pertes à la charge des assureurs sont estimées, quant à elles, à 42 milliards USD contre 28 milliards USD en 2015. L’écart entre les dommages économiques et les pertes assurées souligne le faible taux de pénétration de l’assurance dans les régions affectées.
Toujours selon Sigma, le nombre d'évènements recensés en 2016 s’élève à 160, ce chiffre est en baisse de 19% par rapport à 2015 où on relève 198 événements.
Résultat d’un changement climatique non contrôlé, les catastrophes climatiques comme les cyclones, les pluies torrentielles ou les inondations ont de nos jours tendance à se produire plus fréquemment et plus intensément.
Catastrophes naturelles et humaines en 2016 : total des pertes économiques et assurées
en milliards USD2015 | 2016 | Evolution 2015/2016 | Moyenne annuelle | |
---|---|---|---|---|
Pertes économiques | ||||
Catastrophes naturelles | 82 | 150 | 83% | 163 |
Catastrophes d’origine humaine | 12 | 8 | -33% | 12 |
Total des pertes économiques | 94 | 158 | 68% | 175 |
Pertes assurées | ||||
Catastrophes naturelles | 28 | 42 | 51% | 46 |
Catastrophes d’origine humaine | 9 | 7 | -23% | 7 |
Total des pertes assurées | 37 | 49 | 33% | 53 |
Nombre de catastrophes naturelles survenues entre 1975 et 2015
La courbe ci-dessus montre une croissance continue du nombre de catastrophes naturelles survenues durant ces 40 dernières années. Cette tendance haussière s’est nettement accélérée à partir de 1990. Les années 2003, 2005, 2010 et 2015 ont enregistré des pics avec respectivement 142, 149, 167(1) et 198(2) désastres recensées dans le monde.
Nombre de victimes des catastrophes naturelles
Contrairement au nombre de d'aléas qui enregistre une croissance continue, le nombre des victimes de ces aléas ne suit pas la même tendance haussière. Cette dernière est toutefois marquée par plusieurs pics qui deviennent plus fréquents à partir de 2004, année desurvenance du tsunami qui a ravagé 12 pays de l’Océan Indien et causé la mort de 280 000 personnes.
En 2010, les catastrophes naturelles ont été également dévastatrices avec 297 000 victimes dénombrées. Cette année a été marquée par la sécheresse en Ethiopie, les feux de forêts en Russie, les séismes au Chili, en Chine et en Nouvelle Zélande,…
En dehors des quelques pics enregistrés au cours de la dernière décennie, le nombre de victimes reste relativement stable et ce malgré la recrudescence des événements naturels extrêmes. L’apparition de nouvelles technologies de détection des aléas et la généralisation des normes de construction antisismique, notamment dans les pays développés, ont significativement limité le nombre de victimes.
Catastrophes naturelles de 1970 à 2016 : dommages économiques et assurés
en milliards USDLes dommages, qu’ils soient économiques ou assurés, ont enregistré une hausse considérable durant les 20 dernières années. La tendance générale reste croissante.
En règle générale, l’augmentation des dommages est imputable à la concentration démographique et à l’accroissement des valeurs, en particulier celles des infrastructures. Dans les pays développés, la hausse des pertes assurées durant ces dernières années a pour origine la concentration des capitaux dans les zones exposées et l’augmentation des taux de pénétration de l’assurance.
Dans les pays émergents et en voie de développement (Asie du sud-est, continent indien, Pacifique sud, Afrique) l’écart entre les dommages économiques et assurés reste grand. Cette disparité s’explique par le faible taux de pénétration de l’assurance dans ces régions.
En dépit de ces constatations générales, les pertes économiques et celles assurées dépendent de l’état de développement des pays affectés, pays riches ou pauvres.
Carte des catastrophes naturelles dans le monde : Niveau d’exposition aux risques par pays
La carte ci-dessus affiche le niveau d’exposition au risque catastrophe naturelle pays par pays. Les régions les plus exposées sont présentées en rouge.
A l’exception des Etats-Unis, de la Russie et de l’Australie, le risque est particulièrement élevé dans les pays émergents : (Amérique latine, Afrique Centrale, Afrique de l’Est, Asie du sud-est). Cette présentation probabiliste des aléas naturels est complétée par deux autres cartes établies selon deux approches différentes de vulnérabilité : vulnérabilité sociale et vulnérabilité économique.
Carte des catastrophes naturelles dans le monde : Estimation du risque selon une approche économique
© JuliaBroska, CC BY-SA 4.0 |
Même si les régions pauvres présentent une concentration de risques plus importante, les conséquences économiques des catastrophes naturelles sont plus pesantes dans les pays développés, régions pourtant moins exposées à ce genre de risques. L’exemple de l’Europe explique parfaitement cette constatation.
A contrario, les conséquences économiques des aléas climatiques en Afrique, en Amérique latine ou en Inde, régions très vulnérables aux aléas de la nature, restent limitées. Les pays pauvres semblent plus affectés par les pertes humaines que par les dommages économiques et assurés.
Carte des catastrophes naturelles dans le monde : Estimation du risque selon une approche sociale
D’un autre point de vue, les pays les moins développés restent les plus vulnérables aux conséquences sociales des catastrophes naturelles : mortalité, épidémies, perte de moyens de subsistance, aggravation de la pauvreté, etc.
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