Hiérarchie des risques selon la taille de l'entreprise, la localisation et l'activité

Atlas Magazine publie dans ce numéro la deuxième partie de l’étude consacrée à la cartographie des risques dans le monde. C’est à partir de l’enquête réalisée par Allianz Global Corporate & Specialty et de la carte interactive des risques pays et entreprises établie par Aon que cette étude a été préparée.

Si les risques sont pour la plupart clairement déterminés, il est parfaitement connu que chaque région est exposée à des périls particuliers.

Hiérarchie des risques selon la taille de l’entreprise

Crédit photo: FEMAInondation en Louisiane, Etats-Unis

L’étude d’Allianz Global Corporate intitulée «Le baromètre des risques» a pour but de déterminer la cartographie des risques selon la taille des sociétés, leur situation géographique et leur secteur d’activité. Ce travail a été effectué à partir de la collecte d’informations auprès des gestionnaires de risques, souscripteurs et consultants du groupe.

Au final, le résultat a mis en avant des similarités de perception des risques au sein des entreprises de grande taille et de taille moyenne.

Les risques de pertes d’exploitation, de catastrophes naturelles, d’explosion/incendie arrivent en tête des menaces ressenties par les deux groupes de sociétés. La perception de la perte d’exploitation comme risque majeur s’explique par le fait que les entreprises travaillent de plus en plus en flux tendu. Si cette gestion leur permet de baisser les coûts, elle les rend toutefois vulnérables et augmente leur interdépendance.

Face à ce type de situation, les assureurs examinent l’exposition de leurs clients en étudiant leur gestion du risque logistique et les liens avec leurs fournisseurs. Les secteurs des semi-conducteurs et de l’automobile sont les plus exposés à ce risque. Le tsunami du Japon de 2011, les inondations de Thaïlande de la même année et l’ouragan Sandy qui a dévasté la côte-est des Etats-Unis en 2012 démontrent une fois de plus que d’importants efforts restent à réaliser dans la gestion du risque perte d’exploitation par les sociétés d’assurance.

La perception des risques de crédit, de corruption, de fraude, de perte de qualité des produits ou de perte d’image est différente selon la taille des entreprises. Si les sociétés de taille modeste sont plus sensibles aux risques de crédit, corruption et fraude, les grandes institutions craignent davantage la perte de qualité des produits et la perte d’image.

Différences entre entreprises de grande taille et entreprises de taille moyenne

Hierarchisation risques taille entreprises

Ce tableau regroupe les réponses des entreprises sondées par Allianz Global Corporate & Specialty. Le questionnaire a été adressé à 456 entreprises de grande taille et à 387 entreprises de taille moyenne.

Exemple : 45% des entreprises de grande taille considèrent que le risque catastrophes naturelles est très important. Seules 42% des entreprises de taille moyenne pensent que ce risque est important.

Source : Allianz Global Corporate & Specialty

Hiérarchie des risques selon la région d’implantation de l’entreprise

Usine de voituresUsine de voitures au Japon © Bertel Schmitt, CC BY-SA 3.0

La cartographie par région fait apparaitre une hiérarchie de risques identiques. Toutefois des similitudes entre diverses régions du monde persistent.

Les trois principaux risques évoqués précédemment, à savoir les risques pertes d’exploitation, catastrophes naturelles, explosion/incendie occupent le haut du tableau suivis par des risques globalement similaires dans chaque continent.

Quelques particularismes subsistent néanmoins :

  • alors que la menace d’effondrement de la zone Euro est un facteur de stress en Asie, elle n’est d’aucune influence outre-Atlantique.
  • la zone Asie Pacifique considère le manque de personnel qualifié comme un facteur contraignant non négligeable.
  • dans les Amériques et en Europe, une place importante est accordée aux risques induits par les changements de législation et de régulation. Cette contrainte n’est pas considérée comme telle en Asie.
  • en 2011, la menace de récession économique était perçue comme prépondérante, elle ne l’est plus en 2013.

Top 10 des risques d’entreprises par région

Top 10 risques entreprises Les classements ci-dessus ont été établis en fonction du pourcentage des réponses recueillies auprès des sondés. Source: Allianz Global Corporate & Specialty

Hiérarchie des risques selon le type d’activité de l’entreprise

L’analyse par activité ne modifie pas le classement des trois risques majeurs précédents (pertes d’exploitation, catastrophes naturelles, explosion / incendie) même si quelques exceptions sont à signaler:

Les risques incendie et explosion sont de peu d’importance pour les services (banques, cabinets d’avocats, sociétés de comptabilité, etc.), les télécommunications et sociétés informatiques.

Catastrophe BuncefielCatastrophe de Buncefield en 2005 en Grande- Bretagne © Robert Stainforth, CC BY-SA 3.0

Dans le domaine de l’aérospatiale, la défense et l’aviation, la hausse de la concurrence et les fluctuations des marchés figurent parmi les périls majeurs. Pour les entreprises du secteur de la chimie, le risque d’explosion est primordial du fait de l’utilisation de substances inflammables.

Les services financiers placent l’effondrement de la zone euro devant le risque de catastrophes naturelles et les changements de régulation.

Les craintes concernant l’activité transport sont multiples. Les événements naturels constituent la principale menace à égalité avec la fraude, le vol et la corruption. Les pertes d’exploitation ainsi que les incendies et explosions viennent en deuxième position.

Le secteur des énergies renouvelables donne la priorité à trois risques d’importance similaire: les catastrophes naturelles, les changements dans la législation et les pertes d’exploitation. Ils précèdent de peu le risque de défaut de série et de qualité produits.

Top risques 2013 par type d’activité

Top risques 2013 par type d activité Enquête basée sur un questionnaire à choix multiples Source: Allianz Global Corporate & Specialty

La tendance de fonds dans les pays de la zone Europe, Moyen Orient et Afrique

Une étude menée par AON en collaboration avec le Lloyd’s et Roubini Global, société spécialisée dans les analyses et le conseil, a permis l’élaboration d’une cartographie interactive des risques pour 163 pays. Elle permet de visualiser l’évolution des risques depuis 15 ans. Les résultats de ce travail sont mis à jour tous les trois mois. En cas d’événement majeur, une actualisation journalière est effectuée.

Source: Aon's Political Risk Map
Les risques de pertes d’exploitation, de catastrophes naturelles, d’explosion/incendie arrivent en tête des menaces ressenties par les entreprises.
Downtown Yaounde CamerounDowntown Yaoundé, Cameroun © Touraco.net, CC BY-SA 3.0

Grâce à un jeu de couleur, la carte mesure le niveau des risques de violence politique, de terrorisme, de transfert de devises, de paiement de la dette, de rupture de la chaîne d’approvisionnement et de changements de législation.
Elle analyse la vulnérabilité des secteurs bancaires, la capacité des Etats à stimuler les économies locales et les freins aux échanges commerciaux. Les pays en voie de développement sont passés à la loupe. Un calculateur d’exposition est également disponible.

L’édition 2013 a donné lieux à un changement de notation de 25 pays :

  • 13 pays ont obtenu une amélioration de leur note: Arménie, Azerbaïdjan, Bahreïn, Barbade, Biélorussie, Emirats arabes unis, Guatemala, Macédoine, Monténégro, Oman, Pakistan, Thaïlande, Swaziland.
  • 12 pays ont subi une dégradation de leur note: Algérie, Cameroun, Ethiopie, Madagascar, Mali, Moldavie, Namibie, Ouzbékistan, Panama, Paraguay, Tchad, Turkménistan.

La dégradation des notes des pays d’Afrique de l’Ouest francophone et de l’Algérie est due à un environnement politique instable. Pour certains pays, la circulation de nombreuses armes dans la région et l’existence de groupes radicaux ont accru les risques politiques.

Au Moyen-Orient, des pays ayant connu des troubles politiques ou économiques lors du printemps arabe ont vu leur situation s’améliorer. C’est le cas de Oman, Bahreïn et des Emirats arabes unis. Pour les auteurs de l’étude, les pays dotés de ressources naturelles importantes et d’institutions financières stables ont une capacité supérieure à résister aux chocs politiques et économiques.

En Europe de l’Est, les pays qui ont fait des efforts pour attirer les investisseurs et organiser des réformes structurelles ont bénéficié d’une amélioration de leur notation. C’est le cas de l’Arménie, l’Azerbaïdjan, la Biélorussie, la Macédoine et du Monténégro. Par contre, les problèmes économiques de l’Europe de l’Ouest ont aggravé la note de la Moldavie et de l’Ouzbékistan.

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