Le risque de pandémie

L’humanité a connu plusieurs pandémies, notamment de grippe, au cours du 20ème siècle. Les pertes enregistrées ont profondément marqué les esprits. La grippe espagnole qui a sévi au sortir de la première guerre mondiale reste à ce jour la plus grande catastrophe sanitaire de l’histoire moderne.

pandemieD’autres virus que la grippe ont, à une moindre échelle, menacé les hommes. En 2013, Ebola a fait des ravages en Afrique de l’Ouest et il a fallu plusieurs années et beaucoup d’efforts pour éradiquer le phénomène en 2018.

Certaines personnalités se mobilisent et rappellent périodiquement le danger. Début 2017, Bill Gates tente d’alerter les autorités sur ce qu’il considérait alors comme une menace imminente pour les 10 à 15 années à venir. La communauté internationale n’a pas pris au sérieux ces appels et malgré tous les épisodes récurrents, le risque de pandémie reste sous-estimé. Les hommes politiques se tournent plus facilement vers les menaces les plus visibles comme le terrorisme, le réchauffement planétaire, que vers la croissance de la population et les flux des personnes.

Focalisés sur la croissance économique, la crise financière, le numérique, les assureurs et réassureurs ont mené peu de travaux sur les pandémies. De ce fait, la crise sanitaire provoquée par le coronavirus bouleverse toutes les priorités. Elle constitue un crash test inattendu pour le monde de l’assurance.

Définitions

Epidémie

Le terme épidémie fait référence à l’augmentation brutale de l’incidence d’une maladie dans une région déterminée. Elle présente un risque important mais son caractère localisé en fait un événement pouvant être à priori maîtrisé d’un point de vue sanitaire, financier et assurantiel.

Pandémie

On parle de pandémie quand une épidémie se propage à plusieurs pays, continents, voire au monde entier. Une pandémie peut vite devenir un risque incontournable, qu’on ne peut plus maîtriser ou stopper.

La pandémie doit, en outre, selon la définition de l’OMS, être causée par un agent pathogène nouveau ou qui ne s’est pas manifesté depuis longtemps.

Endémie

Le terme endémie s’emploie lorsqu’une maladie perdure dans une zone géographique limitée. Ceci peut s’expliquer par le fait qu’elle y existe en permanence, ou qu’elle y sévit périodiquement à la même époque. La présence d’une endémie est connue, signalée, sans qu’elle progresse ou se répande. Le paludisme et la fièvre jaune qui sont des fléaux endémiques sévissent dans des zones bien connues.

Au-delà du facteur géographique, la contagiosité constitue un aspect extrêmement important de la pandémie. Les facteurs comportementaux dictent le phénomène de rapidité de la contagion.

Classification des pandémies

L’institut américain de médecine classe les pandémies en trois catégories :

  • Les infections qui passent de l’animal à l’homme et qui se transforment en épidémies,
  • Les infections issues de facteurs pathogènes ayant subi une mutation et contre lesquelles il n’y a pas de protection immunitaire, exemple la grippe,
  • Les infections qui ont envahi de nouvelles régions du globe.

Les facteurs favorisant les pandémies

Les pandémies de grippe, en particulier, constituent à ce jour des phénomènes rares. Elles se caractérisent par des effets sérieux à la fois sur la vie des êtres humains et sur leur santé. Leur ampleur est parfois telle que des millions de personnes sont contaminés.

Les malades graves peuvent subir des épisodes d’incapacité et une hospitalisation. Le nombre de décès peut atteindre plusieurs millions d’individus.

Les traitements, parfois lourds, ne sont pas exempts d’effets secondaires importants comme l’affaiblissement du système immunitaire, ou des incidences sur le cœur, comme c’est le cas pour les soins à base de chloroquine, molécule censée améliorer l’état des malades atteints par le coronavirus.

Pour qu'un virus se propage de façon imprévisible et avec rapidité, il faut qu'il soit issu :

  • d'une maladie qui existe déjà et qui a muté
  • d'une source non connue.

Dans ce cas, il n’y a pas de prédisposition à l'immunité face à la pathologie déclarée. C’est donc l’intégralité des individus qui est potentiellement contaminable.

Les mouvements de population

La diffusion des pandémies dépend en grande partie de la taille de la population et de son augmentation. Durant le 20ème siècle, la population de la planète a quadruplé en passant d'un milliard et demi à six milliards. Au 21ème siècle, elle a atteint 7 milliards d’individus.

Parallèlement à cette croissance de la population, de grandes villes et mégalopoles se sont développées. Cette évolution constitue un terrain particulièrement fertile pour les maladies contagieuses.

L’explosion du trafic aérien facilite grandement la propagation des maladies infectieuses. Il suffit de quelques heures pour contaminer des individus situés à des milliers de kilomètres, alors qu’il a fallu six mois pour amener la peste des bords de la Mer noire au sud de la France.

La diffusion par les moustiques

Les moustiques sont des vecteurs de nombreuses maladies : le paludisme, le chikungunia, le virus Zika ou la fièvre jaune en sont des exemples.

L’exportation des aliments

Les aliments, les végétaux et viandes en particulier sont des sources de dissémination des virus et bactéries. Cela fut le cas de la bactérie Escherichia coli en 2011. Portée par une graine importée d’Egypte, cette bactérie fut introduite en Europe où elle a affecté plusieurs centaines de personnes qui ont développé des insuffisances rénales.

La pandémie : une menace pour l’économie

La menace que fait peser la pandémie sur les hommes se répercute directement sur les entreprises où ils travaillent. Elle peut paralyser une économie ou toute la planète, comme c’est le cas actuellement avec le nouveau coronavirus.

Les enjeux sont alors multiples, d’autant plus que le risque est largement sous-estimé et les processus de gestion de crise quasi inexistants :

pandemie

Face à un événement de cette ampleur, l’entreprise doit :

  • maintenir la protection de son personnel et de ses actifs,
  • entretenir la satisfaction de la clientèle,
  • entretenir sa réputation,
  • limiter les conséquences financières, voire judiciaires.

Pour faire face à la pandémie, préserver la santé des salariés et maintenir un minimum de prestations chaque entreprise doit organiser un plan de gestion de crise. Ce plan doit permettre le redémarrage rapide de l’activité, l’obtention d’un avantage concurrentiel et une réduction des coûts engendrés par la crise :

Analyse des besoins et enjeux Analyse des dispositions de réponses
1- Absentéisme 5- Mesures de prévention et de réponse
2- Interruption des activités/processus clés 6- Plan de continuité des activités
3- Perturbation de la chaîne de distributionfleche7- Système de veille et d’alerte
4- Obligations vis-à-vis des clients et partenaires 8- Organisation de crise
  9- Communication interne et externe
  10- Expertise externe
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