Les nouveaux risques émergents
En évolution constante, ces défis de demain ne sont cependant pas suffisamment pris en considération. Identifier, quantifier et prévenir ces aléas, dont les conséquences pourraient être désastreuses pour la société et l’économie, se révèlent donc nécessaire.
A travers son étude annuelle «Sonar 2015», Swiss Re établit une liste de 21 risques émergents potentiels susceptibles de retenir l’intérêt des assureurs. Ces aléas sont répertoriés en fonction de l’impact (élevé, modéré ou faible) et de la date éventuelle de survenance (entre 0 et 3 ans ou plus de trois ans).
Les nouveaux risques à impact élevé
L’étude identifie quatre nouveaux risques dont l’impact serait élevé.
La démondialisation due à l’intensification des conflits politiques dans le monde. C’est en Europe de l’Est, au Moyen-Orient, en Asie et en Afrique que les tensions ont généré le plus de sanctions, d’embargo et de mesures restrictives. Cette situation a eu pour effet de détériorer le contexte économique dans ces régions avec la suspension des flux de capitaux et de biens. Tout l’environnement économique et financier serait donc négativement affecté; même les assureurs auraient du mal à gérer les actifs investis.
Les catastrophes naturelles de grande ampleur continuent de générer d’énormes dégâts. C’est le phénomène de rivière atmosphérique(1) qui est derrière la recrudescence de ces événements majeurs. Ce phénomène n’est pas assez pris en considération alors qu’il est susceptible de causer des dommages considérables comme les inondations exceptionnelles.
(1) Courant atmosphérique d’altitude responsable de la formation des tempêtes extratropicales.Les expérimentations au niveau monétaire. De nombreux marchés matures (la plupart des pays européens, Japon) sont actuellement confrontés à une croissance économique faible. Ils font également face à des mesures monétaires traditionnelles ayant atteint leurs limites. Les pouvoirs publics s’orientent donc vers des dispositions plus radicales aux conséquences incertaines.
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A court terme, ces nouvelles politiques monétaires favoriseraient la formation de bulles sur les prix de certains actifs ainsi que l’intensification des inégalités économiques. Les taux d’intérêt historiquement bas remettraient en question l’existence même de certains assureurs vie.
A long terme, les répercussions sont jusqu’à présent méconnues.
L’internet des objets. L’interconnexion quasipermanente entre les appareils n’est pas sans conséquence sur la sécurité des réseaux et des données. Attaques malveillantes, cybercriminalité, vol de données peuvent engendrer de sérieux ravages.
Les nouvelles technologies se sont ancrées dans nos sociétés. La cyber-activité a pris une telle ampleur qu’elle est devenue incontournable. Certains spécialistes, qui n’hésitent pas à qualifier Internet de 6ème continent, révèlent que la quantité de données mises en ligne chaque six mois représente l’ensemble des éléments introduits sur la toile depuis l’histoire de l’humanité.
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L’étude de Swiss Re estime que, d’ici 2025, une famille de quatre personnes pourrait posséder plus de 100 appareils connectés. Ces avancées à pas de géant ne peuvent toutefois s’accomplir sans danger. Devenu source d’inquiétude croissante à la fois pour les entreprises et les assureurs, ce risque émergent est actuellement sous les feux de la rampe.
Les nouveaux risques à impact modéré
Parmi les 21 nouveaux risques recensés en 2015, l’étude Sonar relève 11 périls qui pourraient avoir un impact modéré.
Il s’agit de la sécheresse au Brésil, la consommation de drogue liée à un style de vie (lifestyle drugs), l’entretien des machines à distance, l’augmentation des risques de pandémie, les incendies de forêts, l’enfoncement des grandes villes côtières, les manipulations génétiques, les défis en matière d’énergie renouvelable, la résistance aux antibiotiques, les infrastructures vieillissantes et les déchets de fracking (fracturation hydraulique pour extraire le gaz de schiste).
Les nouveaux risques à impact faible
Les risques dont le potentiel de survenance est faible sont au nombre de six. La mauvaise gestion des énergies fossiles et les dangers des éclairages LED pourraient produire des effets négatifs dans les trois prochaines années. Le bureau du futur, l’importance du trafic aérien, l’impact des produits chimiques sur l’environnement et la pénurie des matières premières sont les aléas qui pourraient se réaliser dans un futur plus lointain (à plus de 3 ans).
Evolution des risques à impact élevé 2014-2015
Risques émergents 2014 | Date éventuelle de survenance | Risques émergents 2015 | Date éventuelle de survenance |
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Cloud computing | 0-3 ans | Démondialisation | 0-3 ans |
Contagion d’une crise des marchés émergents | 0-3 ans | Catastrophes naturelles | 0-3 ans |
Crise de la zone ; euro pouvant conduire à la déflation | 0-3 ans | Expérimentation monétaire | 0-3 ans |
Vision courtermiste des mesures macro-économiques | 0-3 ans | Internet des objets | >3 ans |
Pollution de l’air | >3 ans | - | - |
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