Atlas Magazine Mai 2004

Le temps des réformes

Après trois années particulièrement difficiles, l'assurance mondiale semble renaître. Elle se remet lentement des dommages causés par la chute des marchés financiers et les sinistres catastrophiques dont celui du World Trade Center. La purge qui en a résulté a mis en évidence la fragilité d'un marché qui a vacillé sur ses bases.

Aujourd'hui l'assurance va mieux parce que l'économie va mieux et que la profession a su réagir. La riposte est venue des assureurs eux-mêmes qui ont rapidement renoué avec leur métier de base: la gestion du risque. C'est à partir de ce qu'ils savent faire le mieux à savoir l'assurance qu'ils ont reconstitué leurs marges et attiré de nouveaux capitaux.

Cette politique de redressement d'une dureté sans précédent a affecté toutes les composantes du marché: clients, intermédiaires, assureurs, réassureurs se sont brusquement retrouvés face à des ruptures de garanties.

Si pour les assureurs européens, américains, japonais, le plus gros de la crise semble passé, il n'en est pas de même pour ceux des pays émergents qui doivent faire face à un nouveau danger qui a pour nom: globalisation.

L'heure n'est plus au replâtrage de vieux textes réglementaires ou à la mise en œuvre de palliatifs. C'est l'ensemble du système qui doit être revu et corrigé. L'adaptation au nouvel environnement économique imposé par l'adhésion à l'OMC ne se fera pas sans dégâts.

Que ce soit au Maroc, au Liban, au Nigeria, aux Emirats Arabes Unis ou à Bahreïn tous les acteurs sont inquiets et tout le monde bouge. Même l'Arabie Saoudite, marché où l'assurance n'était que 'tolérée', a changé d'orientation en promulguant des textes officialisant l'activité d'assurance dans le royaume.

Les nouvelles réformes, indispensables à la survie du marché, doivent être bien préparées. Elles doivent s'insérer dans un cadre cohérent. Leur application doit se faire dans un ordre chronologique précis. Elles doivent cibler en priorité: la réglementation, l'organisation du marché, la responsabilité des actionnaires, le contrôle exercé par les autorités de tutelle, la solvabilité des compagnies, les règles prudentielles, les normes de comptabilisation des opérations d'assurances.

Seuls les plus réactifs, les mieux organisés, et les plus solides survivront.

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