Atlas Magazine Avril 2004

Quel devenir pour l'assurance des particuliers?

Selon certaines sources, Allianz envisagerait un recentrage de son activité en direction des risques des particuliers. Elle serait même prête à céder sa filiale dédiée aux risques industriels.

Après AXA, dans les années 2001-2002, c'est au tour de l'assureur allemand de réexaminer son positionnement sur le marché.

L'exemple d'Allianz et d'AXA illustre les difficultés que rencontrent les assureurs pour équilibrer leur portefeuille et réduire au maximum la volatilité de leurs résultats.

Dans les pays émergents cet équilibre de portefeuille est encore plus difficile à atteindre du fait de la faiblesse supposée du marché des particuliers. En quête de chiffres d'affaires, certaines compagnies se retournent vers les risques industriels qui, certes, procurent des primes mais occasionnent aussi des pertes disproportionnées à la taille des compagnies et des marchés locaux. Le sinistre incendie de Skikda (Algérie) du 19 janvier 2004 absorberait plus de 100% de la prime annuelle du marché algérien toutes branches confondues.

Même la réassurance qui est censée homogénéiser les risques produit un effet pervers et aggrave le déséquilibre du portefeuille.

Sous peine de disparaître, les assureurs des pays émergents doivent donc impérativement élargir leur marché en direction des risques des particuliers. Les succès récents de la bancassurance sont la preuve que ce marché existe et que ce sont les compagnies d'assurance qui n'ont pas su répondre aux attentes de leurs clients.

Les assureurs doivent s'adapter à l'économie moderne basée sur le crédit. Les particuliers ne veulent plus ou ne peuvent plus payer leurs primes d'assurance au comptant. Ils trouvent plus de compréhension et de flexibilité chez les banquiers que chez les assureurs.

Entre les mains des banquiers, l'assurance se transforme en un produit financier standardisé distribué à des clients dont ils gèrent l'épargne et les revenus.

Le manque de créativité risque de coûter cher aux assureurs. Les banquiers pourraient s'accaparer d'un pan entier de leurs activités et les repousser vers les risques industriels avec tous les problèmes techniques que l'on connaît: déséquilibre du portefeuille, réassurance coûteuse, volatilité des résultats.

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