Conséquences du dérèglement climatique et impact sur les pays émergents

La cartographie des risques climatiques a fortement évolué ces trois dernières décennies. L’Asie de l’Est, le sous-continent indien et dans une moindre mesure l’Afrique sont de plus en plus frappés par des événements climatiques extrêmes : inondations, tempêtes, sécheresse ou hausse du niveau de la mer.

Le super typhon Haiyan, début novembre 2013 aux Philippines, a ravivé le débat sur les causes et les conséquences du dérèglement climatique, en particulier sur les pays pauvres.

Conséquences dereglement climatiqueTacloban, île de Leyte, philippines © Trocaire, CC BY 2.0

Les statistiques de la Banque Mondiale révèlent qu’au niveau planétaire les dommages dus à des catastrophes naturelles sont passés de 50 à 200 milliards USD par an entre 1980 et 2012. Le montant total des dégâts cumulés durant cette période s’élève à près de 3 800 milliards USD, alors que le nombre des personnes décédées atteint le chiffre de 2,5 millions. Les trois-quarts de ces pertes, humaines et matérielles, sont le résultat de phénomènes météorologiques extrêmes.

Le réassureur allemand Munich Re relève que le nombre d’événements exceptionnels, survenus en Asie de l’Est entre 1980 et 2012, a été multiplié par quatre. En 33 ans, le montant total des pertes économiques dans cette région a atteint 700 milliards USD, dont 11% seulement ont été pris en charge par les assureurs, soit 76 milliards USD. Les inondations comptent pour 56% des pertes économiques et 30% des dommages assurés.

Conséquences du dérèglement climatique sur les pays émergents

La situation des pays émergents est inquiétante. Ce sont les pays pauvres ou à revenu moyen qui sont le plus souvent affectés par les catastrophes dues au dérèglement climatique. Le tribut payé par ces pays s’avère colossal. En termes économiques, on estime que les catastrophes naturelles font perdre aux pays pauvres 2,9% de leur PIB contre uniquement 0,8% pour les pays développés.

Selon une étude du cabinet britannique Maplecroft, l’index de vulnérabilité au changement climatique (CCVI) qui identifie les risques météorologiques de 193 pays selon leur impact sur la population et sur l’activité économique à l’horizon 2025 n’est guère rassurant.

L’étude souligne que les principaux pays émergents et les nouvelles puissances économiques, y compris l’Inde et la Chine, figurent parmi les 67 pays les plus vulnérables aux catastrophes naturelles. Dans les dix prochaines années, ces derniers concentreront près de 31% du PIB mondial (contre 21% actuellement), soit plus de 40 000 milliards USD. De plus, 64% de la population mondiale, soit 4,5 milliards de personnes, vivent aujourd’hui dans les pays les plus exposés aux désastres engendrés par le dérèglement climatique. Une population appelée à atteindre les 5 milliards d’habitants d’ici 2025.

Conséquences du dérèglement climatique sur l’Afrique et le Moyen Orient

L’Indice mondial des risques climatiques (L’IRC) de Germanwatch classe le Zimbabwe deuxième pays le plus exposé aux risques climatiques en 2016. Il était quatorzième en 2015.

risques climatiques

Les averses et les précipitations diluviennes au cours du dernier trimestre 2016 ont causé la mort de 250 personnes et privés plusieurs milliers de leurs logements.

Entre 1997 et 2016, trois autres pays africains ont présenté un grand risque : Madagascar, le Mozambique et le Kenya. Quatre autres pays situés sur la bande du Sahel sont eux aussi exposés au dérèglement climatique. Ce sont de gauche à droite, la Mauritanie, le Niger, le Soudan et l’Ethiopie.

Les inondations et la sécheresse constituent les événements climatiques les plus redoutés. L’Afrique de l’Ouest et la bande du Sahel sont le plus souvent touchés par ces désastres.

Il y a cinq ans, l’index de vulnérabilité classait six pays africains dans le top 10 des plus exposés. Il s’agit de la Guinée Bissau, de la Sierra Leone, du Sud-Soudan, du Nigéria, de la République Démocratique du Congo et de l’Ethiopie.

De juillet à novembre 2012, le Nigéria a été confronté à de graves inondations qui ont entraîné la perte de 500 000 barils de pétrole par jour, soit un cinquième de la production totale du pays. Djibouti a connu pour sa part une grave sécheresse entre 2008 et 2012. Ce fléau a entraîné une contraction annuelle de son PIB de près de quatre points.

Le Moyen Orient a également ressenti les conséquences du dérèglement climatique ; il a connu ces dernières années une hausse importante du nombre des catastrophes naturelles. Les inondations et les tempêtes de sable constituent les événements les plus fréquents, causant des pertes humaines et d’importants dégâts matériels. Les pays les plus touchés par ces phénomènes sont le Yémen, l’Arabie Saoudite, l’Egypte et le Liban. Pour rappel, le Yémen figure parmi les pays les plus affectés par les évènements météorologiques extrêmes entre 1997 et 2016.

Dans la zone Afrique et Moyen Orient, l’Algérie, la Turquie et l’Iran restent les pays les plus menacés par la survenance de séismes dévastateurs.

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