Les assureurs de Boeing dans la tourmente
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Boeing, dont l’image est ternie auprès des clients et pilotes, a fini après de longues tergiversations par reconnaître un défaut de fonctionnement de son logiciel de décrochage MCAS, cause des sinistres de Lion Air et Ethiopian Airlines.
Si l’avionneur est reconnu comme unique responsable des deux accidents, les dommages causés aux tiers concerneraient plusieurs partenaires de Boeing dont les compagnies aériennes subiraient des pertes d’exploitation élevées. La seule immobilisation au sol des 371 appareils réceptionnés par les compagnies aériennes pour une durée de plusieurs mois pourrait coûter à Boeing entre 7 à 10 milliards USD. A ce montant s’ajoutent les retards de livraison des appareils commandés et non encore livrés, les frais d’entretien des appareils au sol, les annulations…
Des compagnies aériennes, ont déjà présenté des demandes d’indemnisation. Pour sa part, l’américaine Southwest Airlines estime ses pertes journalières à 5 millions USD pour les 34 appareils reçus.
Le deuxième volet d’indemnisation concerne la formation des pilotes. Cette dernière pourrait constituer un frein à une reprise rapide de l’activité des appareils. Boeing qui ne dispose que d’un seul simulateur de vol pour 737 Max s’attend à débourser des sommes importantes pour mettre à niveau les équipages.
Autre dossier, les fournisseurs et sous-traitants, pourraient exiger une indemnisation pour manque à gagner. Le ralentissement de la production du 737 Max et les annulations d’appareils pèseront lourd sur leurs finances. Au 30 avril 2019, le 737 Max représentait 79,5% du carnet de commande de l’avionneur.
Reconnu coupable, Boeing devrait faire face également aux recours que ne manqueraient pas d’introduire les assureurs d’Ethiopian et de Lion Air. Le recours subrogatoire porterait alors sur le montant de l’indemnisation des appareils et les dommages et intérêts versés aux familles des victimes.