Atlas Magazine Juillet 2013

Moyen Orient, la guerre des hubs

La montée en puissance de certains émirats redistribue les cartes de l’assurance dans le Golfe. Beyrouth, jadis centre des affaires de la région, a depuis longtemps cédé sa place à Bahreïn qui, a son tour, n’attire plus les investisseurs. Certes, le marché bahreïni ne perd pas d’acteurs mais n’en gagne plus.

C’est à Dubaï, Doha et Abu Dhabi que se joue, de nos jours, à coup de milliards de dollars le leadership de l’assurance au Moyen Orient.
En moins d’une décennie, trois hubs d’assurance ou centres d’affaires se sont créés dans un espace géographique restreint. En 2004, le Dubai International Financial Centre (DIFC) démarre ses activités. Il est imité en 2005 par le Qatar Financial Centre (QFC) de Doha. Enfin, en 2013, Abu Dhabi annonce la création de son propre centre d’affaires.

A ce jour, peu de places ont réussi à se transformer rapidement en hub. Celles qui ont percé dans cette voie disposent de ressources humaines importantes, d’une expertise reconnue dans certains segments. Elles jouissent d’un environnement financier important, d’un cadre réglementaire et d’une fiscalité avantageuse. Londres, Zurich, le Luxembourg, les Bermudes et Singapour se sont construits sur l’ensemble de ces critères.

Au Moyen Orient, les données sont inversées. Il ne s’agit pas d’attirer des capitaux mais des savoir-faire. La course au gigantisme est soutenue par une volonté politique des gouvernants qui disposent d’une manne financière considérable. L’avenir de Dubaï, Qatar et Abu Dhabi semble se construire à l’aide d’une politique de communication à long terme. Cette stratégie du quadrillage basée sur l’excellence et le prestigieux inclut un ensemble d’activités qui vont du transport aérien à l’immobilier, au sport, au tourisme et aux services financiers. Il ne s’agit pas de vendre une activité en particulier mais tout un ensemble. La construction du «label» Dubaï, Qatar et Abu Dhabi prendra du temps. Rien n’est encore acquis car cet activisme tous azimuts ne doit pas faire oublier que le défi premier des pays du Golfe est de transformer une économie de rente pétrolière en une société de services basée sur une main d’œuvre nationale qualifiée.

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