L’impossible transfert des risques
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A ces destructions ou incendies d’édifices religieux, classés monuments historiques, s’ajoute une longue liste de lieux de culte de moindre renommée, également affectés par des événements dévastateurs.
Comme tout édifice, résidentiel, industriel ou culturel, un bien religieux ou un monument historique est vulnérable au feu surtout lorsqu’il est ancien et ouvert au public. La moindre imprudence d’un tiers visiteur, d’un agent d’entretien, d’un ouvrier présent sur le site peut se transformer en catastrophe.
L’incendie de Notre-Dame de Paris rappelle que le risque est tellement grand que l’Etat se trouve parfois démuni. Comment assurer de tels biens ? A quel montant sont estimés le Musée du Louvres, Notre-Dame de Paris, la Tour Eiffel ? Nul ne peut le dire.
Une chose est certaine, l’Etat propriétaire de plusieurs centaines d’édifices prestigieux et des trésors qu’ils abritent n’a pas les moyens de payer les primes d’assurance de son parc immobilier culturel et religieux. Or, pour les monuments historiques, le danger est permanent. L’Etat doit non seulement sauvegarder le bâti et ses trésors mais également faire face à ses responsabilités en cas d’accident ou d’incendie envers ses propres employés et envers les milliers de visiteurs annuels qui sillonnent ses biens.
Face à ses contraintes sécuritaires et budgétaires qui menacent son capital, l’Etat a fait évoluer sa position. Il reste son propre assureur pour le bâti et autorise, dans certains cas, le transfert vers le marché des assurances de certains de ses risques de responsabilité et de dommages du contenu. C’est ainsi que pour Notre Dame de Paris, l’Etat est son propre assureur pour le bâtiment, alors que l’archevêché de Paris est censé assurer par des polices classiques les biens situés à l’intérieur de la cathédrale.
Lorsque le sinistre est hors norme et que le transfert de risque est insuffisant, l’Etat fait appel à la générosité de donateurs pour compléter le manque de moyens financiers.