Atlas Magazine Avril 2018

Les maîtres de l’Afrique

Les assureurs sud-africains que l’on ne voyait pas de si tôt au nord du continent lancent les grandes manœuvres dans une activité qu’ils dominent déjà de la tête et des épaules.
Atlas Magazine N°149, Mars 2018
Cliquez ici pour télécharger
le magazine

Alors que tout le monde s’attendait à une offensive des majors comme AXA ou Allianz, c’est Sanlam qui marque son territoire et par la même occasion s’impose comme le numéro un de l’assurance en Afrique.

Le rachat de Saham constitue un véritable coup de maître aux multiples retombées. Il fait du leader sud-africain le premier assureur de la zone CIMA, le troisième assureur du Maroc, un des leaders en Angola et lui ouvre les portes du Moyen Orient. Sanlam s’invite également dans le capital du réassureur nigérian Continental Re et de SUNU autre acteur majeur en Afrique de l’Ouest et du Centre.

En fait, Sanlam a su mettre à profit les tergiversations des grandes compagnies européennes d’assurance et de réassurance et leur défiance vis-à-vis de l’Afrique. Depuis plus d’une décennie, les groupes sud-africains d’assurance n’ont aucun mal à occuper l’espace laissé libre de toute concurrence de haut niveau. Ils sont présents, entre autres, en Namibie, Zimbabwe, Botswana, Mozambique, Rwanda, Ouganda, Kenya, Tanzanie, Zambie, Ghana, Nigéria, etc…

Tous les ingrédients semblent aujourd’hui réunis pour accélérer ces mouvements de fusion-acquisition. Les conditions du marché intérieur sud-africain sont telles que les assureurs locaux sont obligés de rechercher des débouchés externes : faible croissance du chiffre d’affaires, difficultés de réduire les coûts, sinistralité élevée, monnaie nationale en chute libre.

Comme le bilan des groupes sud-africains reste solide tout milite donc pour une croissance externe. Dans ce contexte, le marché africain reste un terrain de chasse naturel, facile d’accès et peu coûteux. C’est un pari sur l’avenir à zéro risque.

Dernier constat, le rachat de Saham marque les limites de certains nouveaux groupes d’assurance africains. Les grandes opérations nécessitent non seulement beaucoup de capitaux mais également un savoir faire, de la technologie et des hommes. Pour l’heure, seule l’Afrique du Sud, politiquement acceptée dans toute l’Afrique, dispose de l’ensemble de ces atouts.

Atlas Magazine N°150, Avril 2018

Programme de publicité          Conditions d'utilisation          Copyright          Liens utiles          Réseaux sociaux          Crédits