Turbulences dans l’assurance aviation
![]() le magazine |
La hausse des primes enregistrée après le choc du 11 septembre 2001 a été de courte durée. De 3,6 milliards USD d’encaissements en 2003, le marché clôture l’année 2018 avec 1,3 milliard USD de cotisations et ce, malgré l’accroissement en nombre et en valeur de la flotte mondiale.
Les primes actuelles ne suffisent plus à payer les sinistres de fréquence, hors perte totale de corps d’aéronefs. Affaibli et délaissé de plus en plus par les assureurs, le marché en perte depuis 2013 est mis une seconde fois à l’épreuve. Le 737 MAX lui laisse une facture de plus de 20 milliards USD et un constructeur d’avions, en l’occurrence Boeing, en pleine tourmente.
Fragilisé par vingt années de crise, c’est un secteur aviation à l’agonie qui doit faire face à un événement exceptionnel. Un virus cloue au sol toute la flotte mondiale entrainant des pertes de recettes aux compagnies aériennes entre 238 milliards et 418 milliards USD.
Pour se redresser, le marché a besoin d’augmenter fortement ses primes. Or dans le contexte actuel, cet objectif est difficile à atteindre. Les assureurs doivent composer avec des clients en grande difficulté, au bord de la faillite. La disparition de compagnies aériennes, les restrictions budgétaires et le rétrécissement des flottes ne militent pas en faveur d’une augmentation substantielle des primes.
Ne reste à envisager qu’un durcissement des conditions de renouvellement avec une baisse des expositions au risque. Encore faut-il trouver des assureurs et réassureurs qui acceptent de jouer le jeu.